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    Sumus ubique, indivisibilis.

    Hedessa
    Hedessa


    Messages : 8
    Date d'inscription : 29/04/2012
    Localisation : Hurlevent/Forgefer

    Sumus ubique, indivisibilis. Empty Sumus ubique, indivisibilis.

    Message par Hedessa Mer 20 Juin 2012 - 13:15

    Victoria Karter n’était pas de garde, ce soir. Elle séjournait dans un petit hameau à la périphérie d’Hurlevent depuis maintenant trois ans. L’humaine avait fraîchement réussit avec brio l’école d’officiers de l’Alliance, elle avait ainsi put s’installer à la capitale pour s’élever avec fierté au grade de Lieutenant. Elle avait alors 24 ans, était pleine de caractère, blonde, finement musclée, cette femme n’avait jamais déçu aucun de ses supérieurs depuis la prise de ses fonctions.

    Victoria était certes dans ses appartements, mais pas pour autant négligée. Elle était vêtue d’une fine robe d’été, sa chevelure mi-longue attachée par une pince en bois massif travaillé, du pin des forêts du Nord de Lordaeron. La Lieutenant était assise au coin de sa cheminée éteinte, se levant lorsque sa porte d’entrée fut toquée par trois fois. L’humaine reconnut alors un de ses collègues, pourtant mystérieusement habillé.

    « Madame, j’ai un nouvel élément pour le dossier Pavillon Noir. »

    « Entrez, je vous en prie. »


    L’agent s’essuya brièvement les bottes sur le plancher avant d’entrer, puis s’installa autour d’une table, le temps que Karter arrive avec un dossier entre les mains.

    « On l’a cherchait depuis longtemps, Lieutenant. On a maintenant la certitude qu’elle a survécut. Tatouage de coucher de soleil sur le bras droit, à moitié borgne, Rapière de mithril, tenue de dépravée, la peau bleutée clair et un p… »

    « Pistolet pirate deux coups à crosse argentée. Oui, vous avez bien trouvé notre femme. »

    « Elle est ainsi classée dans les rares survivants du déclin de l’organisation Pirate. »

    « Tout à fait, nous avons pourchassé un grand nombre de pirates après que leur navire ait été coulé, mais jamais personne n’avait retrouvé son corps. Je me plaisais à penser que l’océan avait engloutis sa carcasse mais hélas, elle est de retour et bien vivante. Vous avez des informations sur ce miracle ? »

    « Nous avons fait parler un marchand douteux qui possède un navire, au port. Un Gilnéen. Il a avoué avoir secouru notre cible, et ce en pleine Mer. Elle aurait survécut à dix mois de dérive, sur une ile déserte. »


    Plus la conversation continuait, plus Karter devenait pâle. Elle comprenait plus ou moins vite le déroulement de ce qui allait bientôt se produire, et elle savait d’ores et déjà qu’elle serait impuissante, cette fois-ci.

    « Je sais des choses que même votre Maître ignore, mon ami. Transmettez donc à ce cher Mathias Shaw que notre cible va chercher à retrouver d’autres survivants et je sais particulièrement où. »

    Lorsqu’elle tourna la tête pour regarder l’agent dans les yeux, elle comprit d’autant plus vite. Le malheureux venait manifestement de rendre l’âme devant elle, un serpent noir mortellement accroché à son cou. Karter frémit, puis s’exprima d’une voix claire, comme on le lui avait appris :

    « Bonsoir, Dame Hedessa Nassis. »

    La Draenei était assise derrière Karter, au coin de la cheminée, les jambes croisées. Le serpent vint s’enrouler autour du bras de sa maîtresse.

    « Bonsoir, Victoria. Je vous ai manqué ? »

    « Pas le moins du monde, je vous prie de m’excuser. Nous savons toutes deux que vous me vouliez moi, pourquoi tuer un innocent de plus ? »

    « Parce qu’il aurait été le seul à savoir que j’étais en vie. Pas si innocent que ça. »


    Karter reprit :

    « Vous vous êtes faite un nouvel ami, à ce que je vois. Vous cherchez donc à impressionner le Trèfle Noir avec vos talents de tueuse sournoise et discrète ? »

    « Le rapprochement m’épate, je dois dire. Mais non, le serpent n’est pas une excuse. Il semblerait que même vous, Lieutenant Karter, n’ayez pas anticipé le fait que je fasse déjà partie des leurs. Nous sommes partout, indivisibles. »


    Karter resta dos à elle, toujours assise en face de sa table, elle glissa sa main droite dans un pot de farine en prenant un ton grave.

    « C’est alors ainsi que vous venez m’assassiner, moi qui connait vos talents et vos méthodes sur le bout des doigts, moi qui vous traque depuis tant d’années. Evidemment, je suis la première à savoir que la discrétion, ce n’est pas votre fort, Hedessa. Alors malheureusement pour moi, le Trèfle Noir nécessite doigté et silence et vous devez me faire taire pour garantir votre place chez eux, dans l’anonymat le plus total des autorités, car sans moi personne ne pourra comprendre que vous êtes vivante et que le Trèfle vous héberge comme tueuse émérite. Mais comment cacher au SI :7 que vous êtes en vie ? »

    « Les deux types qui m’ont découverte il y a deux heures sont morts, maintenant. Votre interlocuteur était l’un deux. Vous êtes la seule vivante. Vous pensez être la seule à tout savoir, mais je connais vos méthodes également, Victoria. Comment se fait-il que vous n’ayez pas encore essayé de fuir ? C’est votre truc, quand les choses dégénèrent. »

    « Je vous connais malsaine, vicieuse et brutale mais pas stupide, Draenei. La porte est bloquée de l’extérieur, et vous êtes entré chez moi par le grenier. »

    « Vous venez de m’ôter une grande satisfaction, Lieutenant, j’espère que vous êtes fière. Vous avez toujours voulu vous montrer meilleure que moi, que quiconque. Alors ce soir il en sera autrement, car il se trouve que j’ai horreur de prendre une vie sans le mériter vraiment. »


    Hedessa se leva et tendit à Karter une rapière similaire à celle accrochée à sa ceinture. L’humaine saisit l’arme en se levant, prête à vendre chèrement sa peau.

    Karter avait l’avantage, son adversaire était borgne du côté droit et elle était gauchère, il lui suffisait d’attaquer un maximum du côté qui faisait défaut à la Draenei.

    Les deux lames se heurtèrent dans un choc étincelant, Hedessa fut la première à manœuvrer un jeu de jambes habile pour harceler l’humaine d’attaques tranchantes et tournoyantes. Karter se défendait implacablement par des parades théoriques mais précises, profitant de certains tempos pour contre-attaquer, montrant une femme experte au corps à corps sachant profiter du moindre déséquilibre qu’une parade bien placée pouvait provoquer à l’attaquante.

    Hedessa ne pouvait qu’esquiver ces contre-attaques, son propre entrainement durait peut être depuis des centaines d’années, elle ne pouvait surprendre une femme qui s’était entrainée avec une rigueur militaire. Pas celle-là, en tous cas.

    Karter assena alors un coup puissant, menaçant de séparer la tête d’Hedessa en deux parties strictement égales. La Draenei fit blocage en interposant sa lame, perpendiculairement. Les deux femmes forcèrent telles des lionnes pour entamer la garde de l’autre, lorsque Karter lança sa poignée de farine au visage de la Pirate. La joute s’acheva alors qu’Hedessa reculait légèrement, surprise et aveuglée. Karter leva sa rapière en s’écriant :

    « Tu as été prise à ton propre jeu, Pirate, maintenant tu vas rejoindre tes semb… »

    Karter comprit alors à quel point l’expression « remuer le couteau dans la plaie » n’était pas imagée, car elle sentait fort bien la rapière de son adversaire tournoyer dans son bassin. Hedessa tenait fermement son arme, satisfaite d’avoir empalé sa cible avec une nouvelle ruse. Elle enchérit :

    « Donc, tu ignorais certaines choses, malgré tout. »

    Bien que la lame brulante qui lui ravageait les tripes était la chose qui la préoccupait le plus, les derniers instants du Lieutenant Karter furent consacré au fait qu’une Draenei aveuglée venait de lui percer le nombril. L’humaine ne put ajouter de mots lorsqu’Hedessa souleva son couvre-œil, dissimulant des rouages incrustés dans son globe et dévoilant ainsi un œil mécanique digne d’un travail d’expert.

    « Si tes yeux ne pouvaient pas voir la vérité, ce n’est pas pour autant que ce couvre-œil altérait la vision de cette pupille. La vérité est que vos services sont dépassés par la technologie que nos ingénieurs, et moi-même, sommes capables de construire. »

    Hedessa savoura l’ultime soupir de son éternelle rivale et vint lui susurrer à l’oreille :

    « Les morts ne font pas voile vers les mystères, ma belle. »

    Lorsque les gardes trouvèrent les deux corps le lendemain matin, ils trouvèrent une carte entre les deux seins du Lieutenant Carter. Les contours, nappés de feuille d'or et d'une finition irréprochable, dessinaient des courbes et des déliés d'une rare qualité. Ces derniers semblaient recouvrir une surface mate et unie d'une profondeur quasi hypnotisante. Sur l'un des deux flancs de la carte, était enfin représenté un As de Trèfle de couleur ébène.

      La date/heure actuelle est Ven 10 Mai 2024 - 11:29