Les Sombres Chroniques
Genre: Aventure / Romance / Horreur
Type: Histoire de personnage (Warcraft)
Âge minimum recommandé: 16+
Résumé:
Fenzel est un elfe de sang qui revient tout juste du royaume des morts. Il ne possède qu'un contrôle réduit de ses capacités, et ses souvenirs lui sont inaccessibles. Mais alors qu'il reprend connaissance, il fait la connaissance d'une réprouvée qui semble le haïr. Cette dernière le poursuit afin de lui faire subir les pires atrocités, tandis que Fenzel cherche à retrouver les fragments de son identité qui, il en est sûr, l'aideront à mieux comprendre la furie qui anime son assaillante.
Chapitre 1 : Retrouvailles
Il faisait sombre, et atrocement tiède. Je ne devais pas être dans une grande salle, peut-être était-ce un étroit salon. Ma vision restait troublée quoique je fasse, bien que plusieurs minutes s'étaient écoulées depuis mon réveil. Mes yeux... je ne les sentais plus. J'avais perdu la sensation de mort qui fut autrefois ma grâce, mon tourment et mon identité. Bien au contraire, à présent je pouvais ressentir les pulsions que mon cœur effectuait. Ah, quelle impression étrange lorsque je fis remuer ma main : ligaments, tendons, muscles, et chair... Un calvaire quand tous s'activèrent ! Ils s'étirèrent, puis se rétractèrent, pour de nouveau s'allonger jusqu'à être tendus à leur limite. Me voilà de nouveau prisonnier de mes chaînes organiques on dirait... Je savais les alentours bien réels, en tant que réprouvé je n'avais pas le luxe de rêver. Ou du moins, je ne l'avais pas eu auparavant... Mais alors, si je suis redevenu vivant, qu'en est-il de ce qui se trame autour de moi ? N'est-ce qu'un songe pour lequel mon regard s'est perdu ? Des bruits... oui, des bruits ! Je les entendais grouillant tout autour de moi. Ils venaient vers moi. J'entendais des voix parler une langue dont je n'avais pas connaissance, entremêlées à de petits cris et au tumulte de pas de ces inconnus. Soudain, une pensée me vint sans que je ne l'eusse souhaitée : si vivant j'étais, alors ces étrangers seraient à même de... de me tuer ? Ce dernier mot avait envahi mon esprit. Dès lors, je ne songeais plus qu'à lui... et seul dans le flou je me lamentais en silence.
Les sonorités de godasses sur la terre cessèrent, ainsi que les cliquetis métalliques qui les accompagnaient. De mes yeux malades je n'apercevais que des ombres, des silhouettes difformes qui m'encerclaient, deux lueurs jaunes brillant pour chacune d'elles. Ils restèrent plusieurs instants, immobiles, sans doute occupés à me fixer. Certains murmuraient encore. Ces échanges me troublèrent ; il me semblait qu'ils étaient apeurés. Mais pourquoi auraient-ils peur ? Je suis seul et à moitié aveugle. Qu'aurais-je donc pu tenter pour me défendre, si ce n'est des gestes désorganisés, des gestes d'une bête seule et à la merci de tous ? Il y eut un bref silence, puis je sentis leurs doigts froids et longs s'enrouler autour de mes bras et de mes jambes. Ils me soulevèrent du sol, et commencèrent à marcher lentement...
Plusieurs minutes passèrent pendant lesquelles mes ravisseurs restèrent silencieux. Le vent souffla sur ma chair, étions-nous dehors ? Alors, je voyais le ciel... à moins que ce n'était les feuillages sombres et denses des arbres qui recouvraient de noir l'horizon. Le convoi s'arrêta, et me relâcha soudain. Je ne tombai pas de très haut, et pourtant la chute occasionna quelques douleurs que je n'aurais su expliquer en tant que réprouvé . Une forme se posta au-dessus de moi. Sa main recouvrit mon visage et un cri strident déchira mes tympans.
«Fenzel ! Que contempler ta véritable nature m'est insupportable ! Aie vision de moi traître ! Aie vision de la femme que tu as jadis baisée ! Vois, je ne survis que pour me rassasier de ta peine ! Admire celle que tu as rejetée par lâcheté et pleure pour tes crimes ! »
Une vive lumière s'échappa de la paume de sa main et me rendit la vue. La femme était penchée vers moi, je ne voyais que sa figure inhumaine parsemée de cicatrices, ses yeux remplis de haine et d'envie et ses lèvres raccommodées qui me souriaient avec insanité.
« Je n'ai jamais pu oublier ce visage. Il restait ancré dans ma mémoire tandis que le souvenir du mien s'évaporait jour après jour. Je fus belle dans tes yeux, c'est tout ce qui comptait à cette époque. Dorénavant, ces yeux qui me transpercent ne sont que mépris, répulsion et damnation ! Pourquoi m'avoir abandonnée ?
-Je... »
Elle me gifla. Ses griffes lacérèrent ma joue et, une fois encore, je fus saisi par une douleur que je trouvai inhabituelle.
« Les insectes ne parlent pas ! Je déteste les elfes de sang ! Je déteste les vivants, je les déteste tous ! Chacun de leur souffle est un parjure à notre nature, à la mienne ! Ainsi je ne te fais plus envie ? Tu en es bien certain ?! »
À peine j'eus ouvert la bouche pour donner réponse que ses doigts entrèrent entre mes lèvres. Une intense souffrance me déstabilisa complètement. C'était comme si de fins crochets griffaient mon palais, tandis que l'un d'entre eux avait continué jusque dans ma gorge et m'étouffait. Ma vision était redevenue trouble ; un liquide transparent glissa le long de mon visage, son écoulement allant croissant avec la force de la torture. Je manquai de souffle, et voulus saisir son bras pour le dégager, mais mes membres étaient comme paralysés par une émotion que je ne contrôlais pas.
« C'est cela, les insectes ne parlent pas ! »
Elle se retira. Ma langue se noyait dans le sang tandis que je reprenais mes esprits. Je me fis le plus silencieux possible, de peur d'un autre châtiment corporel, et écouta.
« Comme tu dois être pressé de découvrir toutes ces nouvelles sensations que tu peux de nouveau ressentir ! Sens-tu cette peur ? Éprouves-tu cette douleur ? Connais-tu l'attirance et le plaisir que procurent ces dernières ? Non ?! Alors, laisses-toi enseigner ! Ainsi tu me resteras fidèle à jamais ! »
Je ne sus si ma vision me joua un nouveau tour lorsque la femme s'évapora devant moi. J’attendis un peu et, une fois que le calme paraissait s'être installé pour de bon, recrachai le sang sur le sol et séchai mes yeux humides. Cependant, cette paix ne fut qu'un sursis : car alors que je venais à peine de me remettre de mes émotions, un nouvel assaillant sortit de la forêt et s'avança dans ma direction. Lentement il marchait, sifflotant un air calme que la faible brise du vent transportait. Une musique que le chasseur aurait pu chantonner à l'approche de son gibier qu'il sait inoffensif...
Les sonorités de godasses sur la terre cessèrent, ainsi que les cliquetis métalliques qui les accompagnaient. De mes yeux malades je n'apercevais que des ombres, des silhouettes difformes qui m'encerclaient, deux lueurs jaunes brillant pour chacune d'elles. Ils restèrent plusieurs instants, immobiles, sans doute occupés à me fixer. Certains murmuraient encore. Ces échanges me troublèrent ; il me semblait qu'ils étaient apeurés. Mais pourquoi auraient-ils peur ? Je suis seul et à moitié aveugle. Qu'aurais-je donc pu tenter pour me défendre, si ce n'est des gestes désorganisés, des gestes d'une bête seule et à la merci de tous ? Il y eut un bref silence, puis je sentis leurs doigts froids et longs s'enrouler autour de mes bras et de mes jambes. Ils me soulevèrent du sol, et commencèrent à marcher lentement...
Plusieurs minutes passèrent pendant lesquelles mes ravisseurs restèrent silencieux. Le vent souffla sur ma chair, étions-nous dehors ? Alors, je voyais le ciel... à moins que ce n'était les feuillages sombres et denses des arbres qui recouvraient de noir l'horizon. Le convoi s'arrêta, et me relâcha soudain. Je ne tombai pas de très haut, et pourtant la chute occasionna quelques douleurs que je n'aurais su expliquer en tant que réprouvé . Une forme se posta au-dessus de moi. Sa main recouvrit mon visage et un cri strident déchira mes tympans.
«Fenzel ! Que contempler ta véritable nature m'est insupportable ! Aie vision de moi traître ! Aie vision de la femme que tu as jadis baisée ! Vois, je ne survis que pour me rassasier de ta peine ! Admire celle que tu as rejetée par lâcheté et pleure pour tes crimes ! »
Une vive lumière s'échappa de la paume de sa main et me rendit la vue. La femme était penchée vers moi, je ne voyais que sa figure inhumaine parsemée de cicatrices, ses yeux remplis de haine et d'envie et ses lèvres raccommodées qui me souriaient avec insanité.
« Je n'ai jamais pu oublier ce visage. Il restait ancré dans ma mémoire tandis que le souvenir du mien s'évaporait jour après jour. Je fus belle dans tes yeux, c'est tout ce qui comptait à cette époque. Dorénavant, ces yeux qui me transpercent ne sont que mépris, répulsion et damnation ! Pourquoi m'avoir abandonnée ?
-Je... »
Elle me gifla. Ses griffes lacérèrent ma joue et, une fois encore, je fus saisi par une douleur que je trouvai inhabituelle.
« Les insectes ne parlent pas ! Je déteste les elfes de sang ! Je déteste les vivants, je les déteste tous ! Chacun de leur souffle est un parjure à notre nature, à la mienne ! Ainsi je ne te fais plus envie ? Tu en es bien certain ?! »
À peine j'eus ouvert la bouche pour donner réponse que ses doigts entrèrent entre mes lèvres. Une intense souffrance me déstabilisa complètement. C'était comme si de fins crochets griffaient mon palais, tandis que l'un d'entre eux avait continué jusque dans ma gorge et m'étouffait. Ma vision était redevenue trouble ; un liquide transparent glissa le long de mon visage, son écoulement allant croissant avec la force de la torture. Je manquai de souffle, et voulus saisir son bras pour le dégager, mais mes membres étaient comme paralysés par une émotion que je ne contrôlais pas.
« C'est cela, les insectes ne parlent pas ! »
Elle se retira. Ma langue se noyait dans le sang tandis que je reprenais mes esprits. Je me fis le plus silencieux possible, de peur d'un autre châtiment corporel, et écouta.
« Comme tu dois être pressé de découvrir toutes ces nouvelles sensations que tu peux de nouveau ressentir ! Sens-tu cette peur ? Éprouves-tu cette douleur ? Connais-tu l'attirance et le plaisir que procurent ces dernières ? Non ?! Alors, laisses-toi enseigner ! Ainsi tu me resteras fidèle à jamais ! »
Je ne sus si ma vision me joua un nouveau tour lorsque la femme s'évapora devant moi. J’attendis un peu et, une fois que le calme paraissait s'être installé pour de bon, recrachai le sang sur le sol et séchai mes yeux humides. Cependant, cette paix ne fut qu'un sursis : car alors que je venais à peine de me remettre de mes émotions, un nouvel assaillant sortit de la forêt et s'avança dans ma direction. Lentement il marchait, sifflotant un air calme que la faible brise du vent transportait. Une musique que le chasseur aurait pu chantonner à l'approche de son gibier qu'il sait inoffensif...
Dernière édition par Fenzel le Dim 1 Jan 2012 - 20:07, édité 1 fois